Au nord du lac Léman

Cela réjouit le randonneur: Lorsqu’il vient dans une région et reconnaît des choses après des années. Aussi en route vers le Lac de Bret.

Thomas Widmer

LE PAYS SE REMPLIT DE SOUVENIRS

En voyageant en train de Fribourg en direction du Lac Léman, je pense à nouveau que j’apprécie beaucoup cette région. Les crêtes allongées, certaines boisées; l’étendue vers la France. Les prairies avec les vaches au regard fixe. Et les châteaux à empreinte bourguignonne avec les tours rondes comme les maquettes de mon enfance. Je descends presque à Romont, car la bourgade est tellement attractive. Mais je reste assis, car mon plan ce jour est différent. Je quitte seulement le train à la gare de Palézieux. Je respire et me mets en route, bien que le restaurant charmant d’en face me tenterait. Mon premier but est Palézieux; le village est loin de l’axe ferroviaire principal de Fribourg à Lausanne. Mon chemin traverse bientôt la forêt sur un étroit remblai de terre, traversé par des racines à côté de la Broye alerte.

Dans le village je regarderais volontiers dans l‘église, mais elle est fermée. Je continue et arrive à la deuxième gare de Palézieux qui dessert la ligne annexe vers Payerne. Un plus tard apparaît un embranchement, en haut à la lisière de la forêt. Après Oron je souhaiterais aussi marcher; je sors mon carnet et note la route – cette région est remplie de projets. Mais cette fois je dois aller dans le sens contraire, je veux aller au Lac de Bret.

Pendant l’heure et demie qui suit, je marche sur un large chemin, surtout en forêt, c’est agréable et j‘apprécie de voir de temps à autres sur ma gauche le Mont Pèlerin avec la tour de télévision, une vieille amie. C’est ce que j‘apprécie depuis des années dans la randonnée: Le pays est rempli de souvenirs. Lorsque je reviens quelque part, le reconnais les choses et ce me réjouit.

Peu avant la ferme La Pésotte je suis content de ne pas fumer. Sur la petite route d‘accès bâille un trou de construction, duquel dépasse une conduite avec une sorte de robinet. A côté un panneau d‘avertissement en français: «Pas de feu! Ne fumez pas! Danger d‘explosion!» Gaz. Je marche avec plus de précaution, bien que mes semelles de caoutchouc de mes chaussures ne puissent jamais provoquer des étincelles.

La Pésotte est l‘endroit, depuis lequel je peux voir le Lac de Bret. Il s’étend sur une longueur d‘un kilomètre et demi, avec une largeur de seulement 400 mètres. Et profond de seulement 13 mètres. Le chétif est cependant important, car il alimente en eau potable les endroits situés en-dessous du plateau de la région des vignes de Lavaux ainsi que la ville de Lausanne. DE plus, un mur de retenue a été construit.

Le long de la rive, parfois à quelque distance d’elle, je me dirige vers la pointe sud du lac. Des sentiers de marche conduisent à droite à travers la petite forêt en bas vers l’eau; j’entends depuis en bas des rires de femmes. A gauche je vois des joueurs de golf, dont le terrain approche de l’eau. Le Lac de Bret est un milieu aquatique, auquel deux cultures sont confrontées: la région mondaine de Genève et la rurale vaudoise.

Le restaurant du lac avec vue splendide sur les Alpes de Savoie exprime le côté luxueux de la région, la cuisine est du terroir avec poisson, homard, fruits de mer. Exceptionnellement je ne veux pas m’arrêter, aussi je poursuis ma randonnée. En un large arc, le chemin indiqué me conduit vers le bas à la gare de Puidoux- Chexbres. Quel lieu inhospitalier, avec ses routes, les industries, les immeubles d’habitation. Mais j’ai inclus le Lac de Bret désormaisr dans le paysage de mes souvenirs.

En collaboration avec

widmerwandertweiter.blogspot.com